Éducation : Que retenir du quinquennat de François Hollande ?
Une des priorités du quinquennat était annoncée dès l’élection : cap sur l’éducation !
Ce sont 5 milliards de budget supplémentaire qui ont été attribués à l’éducation, qui a elle-même connu 3 ministres différents (Vincent Peillon, Benoït Hamon et la ministre actuelle Najat Vallaud-Belkacem) et de gros chantiers pour reformer. Les objectifs principaux du quinquennat reposaient sur quelques points essentiels : la création de postes d’enseignants, l’introduction du numérique à l’école, la lutte contre le harcèlement scolaire, la réduction du décrochage scolaire, la prise en main des inégalités à l’école et la formation des enseignants.
Bien que François Hollande assure « Ça va mieux aussi pour l’école », revenons sur 5 années de réformes de l’éducation et regardons de plus près si les promesses ont été tenues en laissant de côté l’élément “polémique” si cher aux réformes.
• La création de postes :
François Hollande avait promis la création de 60 000 postes d’enseignants. Cette promesse vient après la suppression d’environs 80 000 postes d’enseignants sous le mandat de Nicolas Sarkozy et a attiré, en 2012, les professeurs vers l’électorat de François Hollande. Alors, promesse tenue ?
Depuis son entrée à l’Elysée, ce sont 54 000 postes qui ont été crées. Les 6 000 autres postes promis ont été annoncés dans le budget de 2017. Le compte sera donc bon pour son quinquennat et la promesse tenue…sur le papier. Sur le papier seulement puisque certains professeurs jugent que, sur le terrain, la création des postes supplémentaires ne se ressens pas vraiment.
• Lutter contre les inégalités à l’école
On le sait, les inégalités scolaires sont ancrées et persistent à l’école, notamment dans la réussite et dans l’accès à l’éducation. Ce point ne peut être contesté et fut une des urgences pour le quinquennat.
Qu’est ce qui a vraiment été fait pour réduire ces écarts ?
Tout d’abord il a fallut libérer un budget pour donner davantage de moyens aux établissements en difficulté. Ce sont prioritairement les fonds sociaux qui ont été augmentés pour aider les familles qui en avaient le plus besoin (40% en seulement deux années).
C’est la loi de la refondation de l’école (loi du 8 juillet 2013), portée par Vincent Peillon, qui donnera quelques mesures destinées pour réduire les inégalités et prioriser les banlieues: la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, et le fameux “plus de maîtres que de classes” pour que l’apprentissage se passe de la meilleure manière. Le gouvernement a également revu les Zone d’Education Prioritaires (ZEP) et a crée les Réseaux D’éducation Prioritaires (REP) avec une augmentation de salaire pour les enseignants concernés.
Depuis 1981, la carte de l’éducation prioritaire n’avait pas été revue. Sous ce gouvernement, la carte a été retravaillée. Najat Vallaud-Belkacem assure notamment que grâce à cela, les demandes de mutation pour partir des établissements les plus en difficulté ont baissé, passant de 90 à 70% et permettra, à terme, une stabilisation de l’enseignement dans ces zones.
• Education et numérique :
C’est également dans un but de réduire les inégalités à l’école que Vincent Peillon a porté la loi très critiquée de la refondation de l’école, avec la formation des élèves aux outils du numérique.
Ce fut une des priorités avec l’objectif que 100% des élèves et des enseignants au collège, soient en possession d’une tablette ou d’un ordinateur. Ce sera en réalité beaucoup moins, bien que le nombre est augmenté il n’est que de 25% dans les collèges publics.
Les professeurs ont également eu trois journées de formation pour les initier au numérique et les élèves de primaire attaquent désormais l’apprentissage du codage.
• La formation des enseignants :
François Hollande déclarait « Je mettrai en place un pré-recrutement des enseignants avant la fin de leurs études. Pour tous, je rétablirai une formation initiale digne de ce nom ».
En effet, il n’y a pas que pour le numérique que la formation des enseignants a été un point clé du programme de François Hollande. Peillon déclarait qu’il voulait mettre la pédagogie à tous les étages du ministère de l’éducation. Cela s’est traduit dans la création “d’écoles supérieures du professorat et de l’éducation” (= ESPé). La formation initiale des enseignants et le stage alterné, supprimés par le droite, ont également été remis sur la table.
Bien que les initiatives soient bonnes, certains syndicats jugent que le budget n’était pas assez suffisant pour concrétiser réellement ce projet. Les accès aux formations des enseignants répète le schéma des inégalités puisque ce n’est pas le même en fonction de l’enseignement.
• Réduire le décrochage scolaire :
L’objectif était de diviser par deux le nombre d’élèves décrocheurs. Ils étaient 140 000 élèves à sortir du système scolaire sans diplôme en 2012, ils sont aujourd’hui environs 110 000 (d’après le dernier décompte). Alors ce n’est pas suffisant mais le décrochage scolaire est en baisse. La mise en place des politiques pour réduire le décrochage a été tardive et précipitée donc les résultats mettent du temps.
• Lutter contre le harcèlement scolaire :
Le 5 novembre, l’éducation nationale lance la première journée de mobilisation contre le harcèlement scolaire. Bien que la France ait prit du retard sur la question du harcèlement (en comparaison avec les pays nordiques), Najat Vallaud-Belkacem a voulu en faire une priorité. La journée de mobilisation n’est évidement pas suffisante, il faut que tous les acteurs du corps enseignants et les parents soient conscients de ce problème et donc leur donner les outils nécessaires:
– Sensibilisation
– Prévention (parler de ce sujet en classe),
– Formation (les enseignants et chefs d’établissements pour voir quelles sont les meilleures façon de réagir)
– Prise en charge (avec notamment le numéro unique 3020 qui n’est pas uniquement une ligne d’écoute : professionnels à disposition, assistance psychologique)
– S’intéresser à la question des témoins (sous forme de concours avec un projet pour dire non au harcèlement dans une réalisation vidéo, musicale, photographique etc).
– Ne pas oublier le harcèlement 2.0 (s’intéresser au cyberharcelement: l’harcèlement n’est plus seulement entre les murs de l’école mais même quand l’élève rentre chez lui. Partenariat avec des associations pour apprendre aux élèves comment protéger ses données personnelles, ne pas tout communiquer sur soi)
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L’éducation est, tout mandat confondu, un sujet très sensible pour les français. Les réformes des rythmes scolaires et du collège ont connu une avalanche de critiques et seront très certainement supprimées durant le prochain quinquennat.
Le bilan du quinquennat de François Hollande est jugé très moyen, le diagnostique était très bon donc la déception l’est encore plus. Les idées, à la base, étaient jugées bonnes par les syndicats mais ont été menées dans la précipitation.
Le principal élément a retenir pour les années suivantes c’est que le nombre d’élèves, à chaque rentrée, semble toujours plus élevé. La création de postes, l’augmentation du budget pour l’éducation et la revalorisation des salaires, sont donc, autant “d’efforts” que les prochains gouvernements devront prendre en compte.
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